Décidément, Macron et le gouvernement Philippe ont l’art du contre-pied, sinon du contresens de l’histoire. Alors que la question des services publics est au cœur du mouvement des Gilets jaunes, que des milliers de cheminots se sont mobilisés contre la réforme de la SNCF, ils ouvrent à la concurrence
les lignes Nantes-Bordeaux et Nantes-Lyon.
Les usagers du train n’ont pas besoin de concurrence pour que le service s’améliore et soit de meilleure qualité. Ce qui est nécessaire, c’est que l’État investisse dans les infrastructures, le matériel et les hommes afin de répondre aux besoins de la population. Aujourd’hui, il faut 1h30 de plus pour réaliser Nantes-Bordeaux qu’il y a 10 ans, par manque d’investissement de l’État. Rien qui puisse inciter à laisser sa voiture pour faire ce trajet.
François de Rugy, ministre de l’Écologie, devrait donc, de son côté, plus se soucier des investissements qui sont réalisés dans le ferroviaire que d’assurer de nouveaux profits à des opérateurs privés.
Les lignes Nantes-Bordeaux et Nantes-Lyon ont un vrai rôle d’aménagement du territoire, répondent aux besoins de déplacements quotidiens de salariés et de lycéens, tout comme elles assurent un lien inter-régional (1 million de passagers annuels).
Cette ouverture à la concurrence, à l’instar de l’exemple anglais, va se traduire par une augmentation progressive des tarifs et une dégradation du service, tout en permettant à des promoteurs privés de réaliser des profits. C’est un contresens quand, aujourd’hui, la Grande Bretagne renationalise ses trains à la demande de la population, devant l’inefficacité des opérateurs privés.
Nous refusons cette logique. Ce dont ont besoin nos populations, c’est d’un service public de qualité, qui assure la solidarité territoriale et d’un aménagement harmonieux, en y consacrant les moyens financiers nécessaires.