Le Groupe Mécanique Découpage, sous-traitant majeur de la filière automobile, qui compte 35 sites à travers le monde dont 15 en France, aujourd’hui très endetté, s’apprête à être « vendu » à l’euro symbolique à Pierre-Edouard Sterin, milliardaire français qui ambitionne ouvertement de mettre sa fortune au service de l’accession de l’extrême droite au pouvoir. Ce n’est pas par patriotisme économique ou par souci de l’avenir de la filière automobile que cet intégriste catholique, identitaire proche de La Manif pour Tous, s’intéresse à la reprise de ce groupe créé en 1986 par un industriel français.
Toujours à la recherche d’une nouvelle proie, ce vautour de la finance, compte à n’en pas douter, sur cet « achat » plus que symbolique pour faire main basse sur les actifs de GMD estimés à 400 millions d’euros.
Une sacrée plus-value en perspective !
Non content de « racheter » cette entreprise aux 5 000 salariés pour un euro, le milliardaire exige également de l’État l’abandon des remboursements des Prêts Garantis, et formule une demande équivalente aux banques.
Il est inacceptable qu’une cession au secteur privé d’entreprises utiles économiquement et socialement se fasse non seulement à titre gratuit, mais soit en plus subventionnée à hauteur de plusieurs dizaines de millions d’euros par l’argent public et par celui des banques qui est aussi le nôtre. D’autant plus lorsque le repreneur ne fait aucun mystère de son projet idéologique et de son souhait de mettre au pouvoir dans notre pays une alliance de l’extrême droite et de la droite libérale conservatrice.
Compte tenu des enjeux économiques, sociaux et politiques du dossier, le PCF demande au Premier ministre de faire échec à l’accroissement de l’empire financier de M. Sterin
Il exige que cette cession à l’euro symbolique se fasse au profit de la puissance publique, corollaire naturel à l’apurement des dettes des PGE. Cette nationalisation, bâtie sur une gouvernance démocratique, devra être mise au service d’un projet de développement industriel partagé, associant les syndicats des salariés et une représentation des élus des territoires et des services publics concernés par les sites.
La viabilité de GMD à l’image de celle de Fonderie de Bretagne, est très dépendante des constructeurs Renault et Stellantis. L’aide publique qu’ils reçoivent et la participation de l’Etat à leur capital (directement pour Renault à hauteur de 15% et par l’entremise de la BPI-France pour Stellantis à hauteur de 6,2%) sont des leviers qui doivent impérativement être utilisés pour peser sur leurs choix.
Face à l’hémorragie industrielle en cours dans notre pays, l’État ne peut plus rester spectateur. Il y a urgence.