A l'appel du comité ATTAC de Mâcon, ce samedi 6 avril un rassemblement de plus de 110 personnes a été organisé sur le parking de la gendarmerie de Cluny (71) pour dénoncer leurs pratiques, la dérive sécuritaire de nos dirigeants et la criminalisation des mouvements sociaux.
Le 15 septembre 2018, une quinzaine de militant-e-s d’ ATTAC Mâcon ont mené une action de désobéissance civile à Cluny. Il s’agissait de dénoncer le rôle des banques dans la fraude, l’évasion fiscale et leurs investissements dans les énergies fossiles. Nous savons tous à présent qu’il faut laisser 80 % des stocks restant dans le sol pour ne pas dépasser 1,5° C d’augmentation de température, conformément aux engagements de la COP21.
Après l'audition de plusieurs de nos camarades à la gendarmerie, l'un deux a été convoqué aujourd'hui à la gendarmerie de Cluny pour prélèvement d’ADN dans le cadre d’une plainte du Crédit Agricole suite à cette action.
Lors de cette action, nous avions passé les vitrines des banques locales avec un mélange savon noir/pigments naturels noirs pour rappeler les méfaits des énergies fossiles. Cette action, menée dans un cadre national, était symbolique. Elle visait à interpeller les banques sur leurs pratiques. Le chef d'accusation: « dégradation ou détérioration du bien d'autrui causant un dommage léger » et la demande de prélèvement d'ADN sont disproportionnés et incompréhensibles.
Nous rappelons que fraude et évasion fiscale coûtent entre 60 et 100 milliards par an au budget de l’État.
Nous rappelons que le Crédit Agricole a investi 4,2 milliards d’euros dans les énergies fossiles entre 2015 et 2017.
Nous rappelons que le Crédit Agricole a créé 1 095 sociétés Offshore dans les paradis fiscaux.
Nous « regrettons » vivement que la gendarmerie auditionne des lanceurs d’alerte, défendant le bien commun et l'intérêt général (comme l'a indiqué le juge dans le procès Apple contre ATTAC), plutôt que les auteurs de ces fraudes et atteintes à l’environnement.
Nous refusons que les militants soient contraints à un prélèvement d’ADN, comme des délinquants ou des terroristes. Nous rappelons les réserves de la CNIL et de la Commission Européenne des droits de l’Homme (CEDH) sur les dérives du fichage de la population. Nous tenons aussi à rappeler que pour les auteurs de délits financiers, il n’est pas prévu de prélèvement d’ADN.
Ce matin, notre camarade s'est rendu à la convocation de la gendarmerie et a refusé le prélèvement d'ADN. Ce « délit » de refus de prélèvement d'ADN est punissable d'un an d'emprisonnement et de 15.000 euros d'amende ! A l'appel du comité ATTAC de Mâcon, un rassemblement de plus de 110 personnes a été organisé sur le parking de la gendarmerie pour dénoncer ces pratiques, la dérive sécuritaire de nos dirigeants et la criminalisation des mouvements sociaux.
Merci à tous les participants
ATTAC Mâcon
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