Alors que les manifestations se tiennent, que les lycéen.ne.s et étudiant.e.s s’organisent, des images insoutenables sont diffusées sur les réseaux sociaux montrant des lycéen.ne.s entre 15 et 18 ans, genoux au sol et mains sur la tête.

Rien ne justifie l’emploi de telles métho­des. Ces procédés humiliants sont indi­gnes. Le gouvernement doit réagir. Le PCF lance un appel aux élu.e.s visant à affirmer la nécessaire protection des jeu­nes face aux violences policières qui se sont multipliées ces derniers jours.

Le gouvernement déchaîne une violence inouïe contre les lycéens et les lycéennes mobilisés. A Garges, dans le Loiret, à Boreaux, on compte trop de blessés. Des arrestations, des gardes à vue pour un tag comme à Ivry... Le pouvoir perd les péda­les et semble chercher la bavure. Nous n’acceptons pas cette instrumentalisation politique. Nous refusons la surenchère violente et sécuritaire voulue par Macron et qui peut conduire au drame. 

Ces lycéennes et ces lycéens sont des enfants. Des enfants de la colère, nos enfants après nous, celles et ceux qui savent mieux que personne que si rien ne change, ils seront sacrifiés. Avec l’ultra-sélection de la réforme du lycée, du bac et Parcoursup, ce n’est même plus un pla­fond de verre qui les attend mais un pla­fond de béton. Leurs revendications sont légitimes et justes. Elles défendent l’éga­lité. Nous les soutenons. 

Les lycéens et lycéennes, comme tout citoyen, ont le droit de manifester pour se faire entendre. Ce droit constitutionnel doit être garanti. C’est, en temps normal, le rôle du pouvoir exécutif : garantir les droits fondamentaux dont celui de mani­fester et assurer le maintien de l’ordre public. Manifestement, le pouvoir exécutif est défaillant. Il explique aux lycéens qu’il ne faut pas manifester, il donne des ordres inacceptables aux forces de l’ordre, il entérine et minimise les violences policiè­res. 

Nous refusons de voir la jeunesse maltrai­tée. Aux côtés des organisations lycéen­nes, étudiantes, des fédérations de parents d’élèves, des syndicats enseignants, notre devoir comme élus de la République est de veiller à ce que la protection des jeunes soit assurée. Face à la défaillance de l’État, nous, élus de la République, nous engageons à protéger notre jeunesse.

Aux lycénnes et aux lycéens, aux étudian­tes et aux étudiants, nous disons : si vous choisissez de manifester, nous serons à vos côtés. Nous serons avec vous devant les lycées et les universités, dans les cortè­ges. Nous mettrons tout en œuvre pour vous protéger. Vous pouvez compter sur nous.

Nous appelons toutes les élues et tous les élus de la République à garantir le droit de manifester des jeunes scolarisés mobilisés contre la sélection et pour l’égalité.

Nous appelons toutes les élues et tous les élus à ne pas faire d’amalgame entre les lycéens et les casseurs.

Nous appelons l’Etat à ne pas commettre de violences contre nos enfants.

Parti communiste français

Paris, le 7 décembre 2018