Monsieur Emmanuel MACRON Président de la République
Palais de l’Elysée, 55 rue du Faubourg Saint-Honoré 75008 PARIS
Monsieur le Président de la République,
Vous ne pouvez ignorer que, depuis trente-quatre années, un homme meurt lentement
dans une prison française ; il s’agit de Georges Ibrahim Abdallah, citoyen libanais. Si l’on écarte les mauvais arguments juridiques mis en travers de la libération de ce militant politique, il devrait être libre depuis 1999. Vingt ans de détention supplémentaire relèvent de la torture selon la définition de l’Organisation des Nations-Unies.A une époque où son pays était le champ d’expression favori d’attaques venues de l’étranger, Georges Ibrahim Abdallah a jugé cohérent que quelques-uns s’en aillent frapper les ennemis du Liban partout où ils se trouvaient. Il a soutenu cette vision. Sans lui-même, comme on le dit en langage populaire, « avoir du sang sur les mains ». Pire, son procès (sans possibilité d’appel), au cours duquel la France l’a fait défendre par un avocat agent de la DGSE et produit des preuves manipulées, a été un simulacre. Au fil des années, quand le temps de la libération (légale) est venu, des mains étrangères sont alors intervenues afin d’exiger le maintien de cet homme en prison. En fait foi, une lettre publiée dans la presse et signée d’Hillary Clinton, alors Secrétaire d’Etat, s’adressant à la France comme à un vassal, et exigeant le maintien du condamné politique en prison. Aujourd’hui, le statut de prisonnier de Georges Ibrahim Abdallah dérive de plus en plus vers celui « d’otage ». C’est une blessure pour notre République et la liberté qu’elle proclame. Nous vous formulons donc, Monsieur le Président de la République, notre ferme demande : qu’Abdallah ,bientôt âgé de 68 ans, soit rendu sans délais et conditions à son pays et aux siens.
Je vous prie d’accepter, Monsieur le Président de la République, l’expression de ma considération distinguée.
SIGNATURE( Ne pas timbrer l’enveloppe, gratuit pour écrire à l’Elysée )