La BCE doit servir aux Bien Communs (santé, emploi, climat) et non à la finance. La crise sanitaire sans précédent appelle une solidarité nouvelle pour de véritables coopérations dans le domaine de la santé et de la production des biens et des services liés à celle-ci. Cela interpelle l’Union européenne, pour les peuples européens et dans sa contribution au monde. Il faut agir sur trois plans : lutter contre la pandémie en appuyant les systèmes de santé publique de chaque pays membre, sécuriser les revenus et l’emploi des travailleurs salariés, artisans, auto-entrepreneurs, Signer pétition
mobiliser le système productif et investir pour répondre à ces besoins immédiats et dans la perspective d’une reconversion sociale et environnementale des productions comme de l‘économie. Cette solidarité est indispensable. Elle demande des moyens financiers. Ce n’est pas en faisant appel aux marchés financiers qu’on pourra la mettre en œuvre. Cela mettrait encore plus le système de santé entre leurs mains, avec des titres de dette coûteux et soumis à spéculation. C’est déjà la pression des marchés financiers pour faire baisser les dépenses publiques qui nous a mis dans la situation présente, à la suite d’une succession de plans d’austérité enclenchés pour satisfaire l’avidité du capital contre l’hôpital et tous les services publics ! En plus d’ empêcher la spéculation financière sur la dette de chaque pays, la BCE doit financer le système de santé et commencer, ainsi la conversion sociale et environnementale des productions et de l’économie. Les 1.050 milliards d’euros de création monétaire annoncés par la BCE doivent être ainsi mis à la disposition du système public de santé et des autres services publics dans chaque pays de l’Union européenne. Nous appelons pour cela à créer un Fonds Européen pour la Santé, immédiatement. Il pourra élargir son action par la suite. Il recevrait son argent de la BCE sous forme de titres à 100 ans, non négociables sur les marchés. Il financerait par des prêts à taux nul, voire négatif, et par des avances non remboursables les dépenses des Etats membres pour leur système public de santé et les autres services publics répondant à la crise du Coronavirus. L’article 123, paragraphe 2, du Traité de Lisbonne le permet. Chaque Etat membre en bénéficierait, en proportion de sa population. Ce Fonds serait géré démocratiquement, avec des représentants du parlement européen et du Conseil économique et social européen, des représentants des parlements nationaux et des représentants des personnels des systèmes publics de santé. Une partie de ce fonds pourrait être destiné aux dépenses publiques de santé des pays en développement ou émergents d’Afrique, d’Amérique Latine, de la méditerranée Sud et de l’Est hors UE. Dans le même temps, pour le maintien de l’emploi et des revenus, des mesures devraient être prises pour une autre sélectivité de la politique de crédit des banques aux entreprises. Cette sélectivité reposerait sur des critères et conditions précises : sécurisation des revenus et maintien de l’emploi. Troisièmement, il faut des moyens de coopération industrielle pour les activités liées à la santé dans une reconversion environnementale et sociale, par des accords coopératifs non capitalistiques, et la répartition équilibrée des productions dans tous les pays de l’UE. Cela suppose des éléments de partage des technologies