Sous un grand soleil, l'initiative de la section PCF du Grand Chalon a été un succès. 200 personnes étaient présentes pour la chaîne humaine qui couvrait toute la façade du centre hospitalier William Morey de Chalon sur Saône.
Auparavant, les participants pouvaient rédiger un message d'amour à leur hôpital et à son personnel sur un cœur à coller sur l'entrée de l'établissement.
Une chorale improvisée a permis de reprendre en cœur, des paroles de circonstances sur la musique de "Je t'aime à mourir" de Francis Cabrel.
Au côté des militants communistes, de nombreux syndicalistes et des gilets jaunes étaient présents pour défendre notre système de santé menacé.De nombreux candidats aux municipales de Chalon se trouvaient aussi là, alors que certains appartiennent à des formations politiques qui ont mis en place les politiques de rationnement des moyens de santé responsable du désastre actuel!
Pour ne pas en rester là, les communistes chalonnais proposent aux organisations syndicales, politiques et associatives de réfléchir à la constitution d’un collectif service public sur le chalonnais qui anime et fédère les débats et les actions dans notre bassin de vie (voir le texte de la prise de parole qui suit.
Articles précédents sur l'hôpital
- J'aime et je défends en chanson mon hôpital de Chalon
- Retour en vidéo sur le ciné-débat "Hôpital au bord de la crise de nerfs"
- 15/02 Chaîne humaine autour de l'Hôpital de Chalon
Texte de la prise de parole
Bonjour à vous tous qui êtes présents, dans la diversité de vos opinions pour soutenir cette action initiée par la section PCF du Grand Chalon
Nous avons besoin d’être mobilisé pour soutenir nos services publics, gage du respect de la devise de notre République Française “ Liberté Égalité Fraternité ”.
Nous sommes là, aujourd’hui, ce samedi 15 février, présents pour protéger nos services publics de la santé et leurs personnels, personnels en souffrance de ne pouvoir réaliser dignement leurs missions.
Nous sommes ici pour demander que le budget de la santé soit à la hauteur des nécessités pour défendre la vie.
Les communistes Chalonnais étaient déjà là en 2009, dans un collectif hôpital rassemblant, organisations syndicales, politiques et associatives, pour dénoncer la mise en place de la tarification à l’activité.
11 ans plus tard, nous constatons que les objectifs du gouvernement Sarkozy, de sa ministre de la santé Roselyne Bachelot, de l’UMP, aujourd’hui Les Républicains, parti de Messieurs Platret et Martin, ont été atteints.
Tous les hôpitaux sont en déficit, car tous sont sous financés à cause des règles de tarifications établies, déficits qui ont conduit à des fermetures massives d’hôpitaux, de maternités, de lits.
Nous dénoncions des règles qui étaient taillées pour les établissements privés, nous pouvons constater leur essor sur le chalonnais.
L’hôpital public, les services publics dans leur ensemble souffrent de la même maladie.
Alors que des millions d’Américains rêvent d’une sécu à la Française, qu’un candidat démocrate, Bernie Sanders en a fait son argument de campagne, en France, les gouvernements successifs ont comprimé les dépenses au nom du déficit, le fameux “ Trou de la Sécu ”.
Déficit qui n’est pas invoqué quand il s’agit:
- de faire des cadeaux fiscaux aux plus riches,
- de favoriser des groupes financiers amis pour construire par exemple cet hôpital avec les malfaçons que l’on sait
- de laisser les industriels du médicament ou les cliniques privées s’engraisser sur le dos de la sécu,
- ou pire, d’augmenter le budget déjà énorme de l’armement
Que l’on ne s’y trompe pas.
La défense de l’hôpital, ce n’est pas que l’affaire des agents hospitaliers.
La préoccupation des autres services publics comme les transports, l’éducation ou la justice, j’en oublie bien d’autre, ce n’est pas que l’affaire de ceux qui y bossent, c’est notre affaire à tous.
Au lendemain de la deuxième guerre mondiale, le conseil national de la résistance, sous l’impulsion des syndicats et du parti communiste a pu mettre en place le système le plus solidaire qui soit : la Sécurité Sociale.
Ambroise Croizat, ministre communiste en charge de sa mise en place, disait :
“ L’ambition est d’assurer le bien-être de tous, de la naissance à la mort.
De faire enfin de la vie, autre chose qu’une charge ou un calvaire…
Ce que la Sécurité Sociale donne aux travailleurs et à leur famille ne résulte pas de la compassion ou de la charité, elle est un droit profond de la nature humaine.
Elle sera, nous en sommes sûrs, d’une portée considérable à long terme ”
Il complétait :
“ La Sécurité Sociale est la seule création de richesse sans capital. La seule qui ne va pas dans la poche des actionnaires, mais est directement investie pour le bien-être de nos citoyens. Faire appel au budget des contribuables pour la financer serait subordonner l’efficacité de la politique sociale à des considérations purement financières. Ce que nous refusons ”.
Il ajoutait:
Ne parlez pas d’acquis sociaux, mais de conquis sociaux, car le patronat ne désarme jamais! ”
Aujourd’hui avec Macron, le patronat est à l’offensive contre toutes les branches de la sécu :
• La maladie, avec la destruction de nos services publics de santé,
• la vieillesse avec son projet de retraites à points
• la famille avec les baisses ou les plafonnements des allocations CAF
Vous avez compris que la finance veut mettre la main sur le magot que constituent les richesses gérées par notre Sécu.
Pour nous communistes, la sécu devrait être le modèle qui préfigure un changement de système. Un modèle vertueux, solidaire, qui favorise la prévention, économe en moyens, car dégagé des logiques du profit, des gaspillages publicitaires, des doublons concurrentiels, et au final plus écologique.
Dans les 20 dernières années, notre organisation a participé ou initiée plusieurs collectifs :
de défense de la santé, contre la privatisation de la poste, pour défendre notre système de retraite, soutenir les écoles en zone d’éducation prioritaire, l’accueil digne des migrants... .
Nous proposons aux organisations syndicales, politiques et associatives de réfléchir à la constitution d’un collectif service public sur le chalonnais qui anime et fédère les débats et les actions dans notre bassin de vie.
Mais comme une chanson vaut parfois mieux qu’un long discours, nous vous remercions pour votre écoute et nous vous proposons de chanter ensemble, en cette journée ensoleillée qui suit la Saint-Valentin, notre amour pour notre Sécu, notre hôpital public, la reconnaissance pour ses agents et l’exigence d’un budget à la hauteur des besoins humains.
Pour nous c’est l’humain et la planète d’abord !
Photographies fournies par Benjamin Gomes et Alain Mazuer que nous remercions.