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Appel mettre le futur vaccin contre le Covid 19 dans le domaine public
Alors que la pandémie de Covid-19 continue de causer des ravages à travers le monde, la recherche d’un vaccin efficace se poursuit, tant dans l’industrie pharmaceutique que dans la recherche publique. En effet, tout le monde converge vers l’idée qu’en définitive, la seule façon d’éradiquer définitivement la pandémie est de disposer d’un vaccin qui puisse être administré à tous les habitants de la planète, que ce soit en milieu urbain ou rural, aux femmes comme aux hommes, vivant dans les pays riches ou des pays pauvres.
L’efficacité d’une campagne de vaccination repose sur son universalité. Les gouvernements doivent le rendre accessible gratuitement. Seules les personnes qui souhaitent bénéficier de services spéciaux peuvent payer pour ces services et pour le vaccin.
Pour être accessible à tous, les vaccins doivent être libres de tout brevet. Ils doivent être du domaine public. Ceci permettra aux gouvernements, aux fondations, aux organisations caritatives, aux philanthropes et aux entreprises sociales et solidaires (c’est-à-dire les entreprises créées pour résoudre les problèmes des gens sans en tirer profit) de le produire et/ou le distribuer partout dans le monde.
La découverte d’un nouveau vaccin est un processus long (estimé à 18 mois dans le cas de l’actuelle pandémie, ce qui est un record absolu de vitesse). Cette recherche est couteuse. De nombreux laboratoires de recherche commerciaux qui se consacrent à cette recherche s’attendent à un retour sur investissement élevé. Il faut trouver une façon qui permette un retour sur investissement juste en échange de sa mise dans le domaine public. La chose la plus importante est de mettre le résultat dans le domaine public, afin de le rendre disponible pour être produit par quiconque dans le respect des processus règlementaires internationaux.
Les gouvernements, ou un groupe de gouvernements ou de fondations, des philanthropes, des organisations internationales comme l’OMS, avec des soutiens privés et publics, peuvent en fournir le financement.
Mais la question éthique cruciale qu’il faut résoudre est celle de déterminer le montant des retombées qu’un laboratoire ou un inventeur peuvent s’octroyer pour un médicament sauvant des vies et nécessaire par tous les habitants de la planète.
En même temps, il faut aussi considérer l’honneur et la reconnaissance mondiale que l’on donne à l’inventeur ou aux inventeurs et aux laboratoires qui mettent cette découverte dans le domaine public de manière inconditionnelle, sans contrepartie financière ou à prix coûtant.
Dans ce contexte, des précédents peuvent nous inspirer. C’est l’histoire du vaccin contre la polio. Dans les années 1950, la polio était une maladie terrible, aussi causée par un virus, qui affectait les enfants (environ 20 000 cas par an), causant une paralysie à vie. Jonas Salk (1914-1995), un biologiste américain, a inventé le premier vaccin contre la polio. Pour développer ce vaccin, il a reçu un financement d’une Fondation fondée par le Président Roosevelt, avec des dons de millions d’américains. Sans compter la participation de 1,4 millions d’enfants sur lesquels le vaccin a été testé.
Les chercheurs développant des innovations thérapeutiques comme les vaccins ont besoin de la coopération de tous. Un vaccin ne peut fonctionner que si des inoculations sont réalisées à grande échelle.
Salk n’a jamais breveté son invention. Il n’a pas demandé de droits d’auteur. La seule chose qui l’intéressait était de diffuser le vaccin le plus largement possible, aussi vite que possible.
C’est le bon moment pour mettre en place une norme mondiale où nous ne serions pas aveuglés par l’argent, oubliant la vie de milliard de gens.
Catherine Belzung, Professeure de Neurosciences à l’Université de Tours
Antonine Nicoglou, Maîtresse de conférences à l’Université de Tours
Luigino Bruni, Professeur à l’Université LUMSA, Rome
Muhammad Yunus, Professeur, Prix Nobel de la Paix 2006, Bangladesh